L’action publique s’exerce dans un contexte national d’incertitudes où grandissent défiance et postures de repli.
Tout projet d’envergure en matière d’aménagement, de création d’infrastructures ou de construction doit composer avec l’intervention d’acteurs de la société qui entendent faire prendre en compte leurs points de vue dans les décisions, voire s’opposent frontalement à l’avancée des opérations. L’ingéniérie territoriale est à ce titre un avant-poste de nouvelles formes de co-action avec les habitants et les corps intermédiaires. Elle s’est fortement enrichie d’expériences d’écoute, de concertation et de participation.
Les collectivités locales, fortes de leur crédit de confiance auprès des citoyens, sont en position favorable pour contribuer à la cohésion sociale et apporter des solutions concrètes à des échelles d’intervention adaptées. Réussir les transitions dans un territoire en conciliant l’urgence, les complexités et les arbitrages sur les moyens à mobiliser procède désormais du meilleur compromis avec les composantes de la société.
L’ingéniérie territoriale est garante d’une position de maître d’ouvrage, responsable de l’aboutissement des décisions d’action publique locale et de l’usage efficient de ressources en tension. Elle doit également contribuer aux conditions de confiance, de mobilisation et de convergence de toutes les parties prenantes : élus, habitants, entreprises privées, SEM, SPL, chercheurs, associations et forces d’influence. Les expériences de conventions citoyennes montrent par exemple que les décisions des élus ont des impacts décuplés lorsqu’elles entrent en synergie avec des citoyens et les partenaires associés.
La mesure des défis auxquels l’ingéniérie territoriale doit répondre aujourd’hui incite à approfondir les moyens d’une action pensée et conduite avec le plus grand nombre, en empruntant des voies pour partie encore à inventer.
Les méthodes d’intelligence collective, de facilitation, de médiation, de participation citoyenne et de coopération sont connues et pourraient être encore développées dans les pratiques et compétences des ingénieurs. L’intelligence artificielle et les solutions fondées sur la nature sont émergentes et méritent également d’être explorées pour leur potentiel de dépassement de solutions techniques devenues insuffisamment opérantes aujourd’hui.
Au plaisir de vous retrouver et comptant sur chacun d’entre vous !